L’endométriose est restée pendant longtemps une maladie peu connue aux yeux de tous alors qu’elle perturbe le quotidien d’une femme sur dix. Souvent réduite à des douleurs de règles, l’endométriose est dorénavant une pathologie prise au sérieux et reconnue. Avec Tadam’, nous faisons le tour du sujet pour vous aider à en apprendre plus.
Comment se manifeste-t-elle ?
Bénigne, l’endométriose est une maladie gynécologique inflammatoire et chronique. Elle est due au développement d’une muqueuse utérine (l’endomètre) en dehors de l’utérus. En temps normal, la muqueuse utérine s’épaissit pour se préparer à accueillir un ovule fécondé, dans le cas inverse cette muqueuse s’écoule, ce sont les règles ! Dans le cas de l’endométriose, certains fragments de muqueuse utérine se logent sur d’autres organes comme l’abdomen et forment entre autres des réactions inflammatoires, c’est ce qui provoque des douleurs abdominales !
Les symptômes
Toutes les règles douloureuses ne témoignent pas d’endométriose, heureusement ! Si la douleur cède avec un simple antalgique léger, alors il n’y a pas lieu de s’inquiéter. En revanche il existe des endométrioses asymptomatiques qui se déclarent sans douleur.
Pendant longtemps, l’endométriose a été réduite à des douleurs de règles alors que le spectre des symptômes, causé par l’endométriose, est en réalité plus vaste que cela.
- Règles douloureuses
- Douleurs lors des rapports sexuels
- Douleurs pelviennes régulières (région du pelvis, c’est-à-dire au niveau du bas du ventre et du haut des parties génitales)
- Douleurs ombilicales et/ou abdominales
- Douleurs lombaires jusque dans les jambes
- Douleurs lors des défécations
- Difficultés pour uriner (dysurie)
Malheureusement, l’endométriose est la première cause d’infertilité en France. Cependant, l’infertilité ne concerne pas toutes les femmes atteintes d’endométriose, elle touche 30 à 40% d’entre elles.
Les différentes formes d’endométriose
Dorénavant, on ne parle plus de « stade » mais bien de trois types d’endométriose. Il faut préciser aussi qu’il n’y a pas de lien entre l’intensité des douleurs et la forme d’endométriose, d’autant plus que chaque femme a un seuil de sensibilité à la douleur différent.
- L’endométriose superficielle représente 70% des endométrioses. On parle d’endométriose superficielle car elle touche uniquement le péritoine, la membrane qui recouvre la cavité de l’abdomen.
- L’endométriose ovarienne se caractérise par la présence d’un kyste de l’ovaire aussi appelée endométriome. Elle est souvent associée à une endométriose pelvienne profonde, dans 70 à 80% des cas.
- L’endométriose pelvienne profonde, elle, peut toucher les ovaires, le vagin, les ligaments utérosacrés, l’intestin, le rectum, le colon, la vessie et les urètres. Elle se caractérise par des lésions situées à plus de 5mm de surface du péritoine.
Le diagnostic
Le diagnostic de l’endométriose est assez complexe car comme on l’a vu, il n’existe pas une mais des endométrioses.
Dans un premier temps, si vous présentez plusieurs des symptômes et que ceux-ci se répètent à chaque cycle, alors prenez rendez-vous avec un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage – femme. Dans un second temps, votre médecin se chargera de vous prescrire, si nécessaire, des examens cliniques sous forme d’échographie ou d’IRM.
Une fois le diagnostic posé, des examens complémentaires plus poussés peuvent être effectués pour affiner le diagnostic tels que l’hystérographie (examen radiologique de l’utérus, il trouve généralement sa place dans le cadre du bilan de fertilité) ; échographie endorectale ; colo scanner à l’air, coloscopie virtuelle, uroscanner.
Les traitements
Il est important de savoir que le choix du traitement résulte toujours d’un dialogue entre le patient et médecin. Le traitement s’adapte aux examens effectués et la prise en charge est individuelle et personnalisée.
Plusieurs traitements sont envisageables en fonction des résultats aux examens. Le traitement hormonal permet la mise en aménorrhée, ce qui consiste à stopper les règles et donc éviter à l’endométriose de se loger sur les organes. Lorsque le traitement hormonal ne suffit pas, une cure de ménopause artificielle peut être envisagé. Enfin, dans le cas ou le traitement médical n’est pas suffisant, un traitement chirurgical peut être projeté.
Des progrès significatifs depuis 2021
De grandes avancés sont prévues pour l’endométriose puisqu’en mars 2021, la docteure, députée européenne et gynécologue Chrysoula Zacharopoulou a été investie d’une mission : l’élaboration d’une stratégie de lutte contre l’endométriose. Ce projet mené en corrélation avec les autres ministères et plus de 200 experts a donné suite à une stratégie nationale dont l’objectif premier est d’améliorer le quotidien de milliers de femmes atteintes d’endométriose.
Cette stratégie nationale repose sur trois plans d’action :
- Renforcer la recherche avec un investissement massif de 20 millions d’euros sur cinq ans pour entretenir le rôle moteur de la recherche française sur la pathologie.
- Améliorer l’offre de soins par la mise en place de filières territoriales spécifiques dans chaque région. Ces structures permettent d’informer le grand public, de former les professionnels, d’émettre des diagnostiques, d’organiser la prise en charge. Chaque région doit être dotée de cette structure d’ici fin 2023.
- Accroitre la connaissance de l’endométriose à travers des actions visant à former les professionnels, mais aussi informer le grand public.